26 avril 2013
Corinne Billon: "La couleur a toujours évolué au fur et à mesure des albums d'Alix"
Pour célèbrer cette nouvelle aventure d'Alix, sa talentueuse coloriste a répondu à nos questions. L'interview est illustrée par l'évolution des couleurs dans la série Alix, un album par décennie!
Seuls les albums sur lesquels Jacques Martin a travaillé sont répertoriés, ainsi que La dernière conquête.
Alix Mag': Après Orion, vous voilà à la mise en couleur des aventures d'Alix . De quel album de Jacques Martin vous inspirez-vous, et comment faîtes-vous évoluer vos couleurs, sans trahir l'esprit coloré des aventures d'Alix?
Corinne Billon: Quand il a été question d’Alix, j’ai commencé par mettre de côté parmi les albums correspondant à l’époque dite de« l’âge d’or » de Jacques Martin, toutes les harmonies colorées qui me semblaient intéressantes (une planche entière, parfois juste quelques cases d’une séquence). Ensuite il s’est agît de regarder comment y était travaillée la couleur, afin d’identifier quels étaient les particularités de traitement de ces planches. Marc Jailloux m’avait fait constater que le rendu de la couleur a toujours évolué au fur et à mesure des albums, c’était une chance à saisir pour nous permettre d’imaginer ce que serait « un Alix de 2013 ».
Alix l'intrépide, 1948, album la collection du Lombard, 1956.
J’ai travaillé en « faux-aplats »pour les personnages (juste un peu de modelé et de matière), les projections d’ombres et lumières plus fortement marquées sont réservées exclusivement aux cas de lumière artificielle. Pour les décors j’ai essayé de trouver un rendu très simple, qui rappelle autant que possible les jolis fondus aquarellé des anciens albums, tout en gardant des couleurs assez chaudes et lumineuses…sans pour autant écraser les personnages.
Il est bien sûr impossible (heureusement d’ailleurs) de trouver la recette ultime ! J’espère simplement que les lecteurs de longue date de cette série auront à la lecture de cet album, la sensation d’une continuité dans le respect ce qui a précédé.
La griffe noire, Collection du Lombard, 1959
Quelles instructions recevez-vous de Marc Jailloux?
Comme pour Orion, c’est très variable ! Parfois, Marc a une idée déjà très précise de l’ambiance qu’il souhaite (notamment si certains lieux, ou personnages font échos à des tomes précédents), à d’autres moments, c’est plutôt moi qui vais lui proposer une ambiance colorée à laquelle il n’avait pas forcément songé. Comme on se connait bien, chacun sait comment l’autre aime travailler, ça facilite grandement les échanges !
Le dernier Spartiate, couleurs remasterisées à partir des coloriages originaux de 1967, Casterman, 2013
Combien de temps mettez-vous à coloriser une planche d'Alix?
J’avoue que c’est assez difficile à évaluer, car j’ai l’habitude de travailler non pas par planche, mais plutôt par séquence entière (le déroulé d’une action dans son intégralité, ou encore ce qui concerne un même lieu)… du coup j’avance simultanément plusieurs planches à la fois. J’ai également la chance de pouvoir passer beaucoup de temps sur une planche si je le souhaite ; ça me permet souvent de pouvoir mettre une séquence de côté, quand je sens que quelque chose « coince », pour la reprendre plus tard avec l’œil plus neuf.
Disons que je dois y passer au moins une douzaine d’heures, après c’est aussi très variable selon la complexité de chaque planche…
Les proies du volcan, Casterman , 1978
L'empereur de Chine, TT , 1983, Casterman
Les Barbares, 1998, Dargaud.
Roma Roma, 2005, Casterman
La dernière conquête , 2013, Casterman.
Merci Corinne d'avoir répondu à nos questions et nous espérons de jolies couleurs pour les prochaines aventures d'Alix!
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