Le serment d'Arminus ou quand une image vaut mille mots

COMMENTAIRE DE LECTEUR CONCERNANT LE PROCHAIN ALBUM D’ALIX SENATOR 

Par Jean-Pierre Quinet

Selon un proverbe chinois attribué au sage Confucius, une image vaut mille mots

C’est le cas avec cette image de la couverture du prochain album des aventures d’Alix Senator, intitulé ‘ le Serment d‘Arminius’.

L’Editeur Casterman diffuse quelques informations en commentaires sur son site concernant cet album prévu en librairie le 4 octobre prochain 

Rome an 9 avant J.-C. L’empereur Auguste est tout-puissant. Alix a plus de 50 ans. Il est sénateur. En route vers l'Atlantide, Alix retrouve son fils Titus, devenu officier de Tibère en Germanie. Le frère de ce dernier, Drusus, a été gravement blessé lors d'une bataille. Au chevet du général, ils doivent retrouver sa mère, l'inquiétante Livie. Mais sur la route, le sénateur se fait enlever par des barbares sous les yeux du petit Arminius, le fils d'un chef allié de Rome. Pour survivre aux redoutables guerriers germains, il faudra toute la ruse d'Alix. D'autant plus que sur les rives du Rhin comme du Tibre, il est bien difficile de distinguer ses amis de ses ennemis.

Gageons que la scénariste Valérie Mangin, de par sa formation d’historienne et d’archiviste, va probablement une nouvelle fois nous surprendre en mêlant habilement l’Histoire de l’époque romaine avec une histoire inédite d’Alix Senator, confronté cette fois aux barbares germaniques qui étaient à l’époque surnommés le meilleur ennemi de Rome suite aux différentes victoires significatives qu’ils étaient parvenus à concrétiser

Il est curieux de constater qu’une véritable bataille appelée ‘de Varus’ a fait intervenir un personnage réel Arminius mais cette fois en l’an 9 après J.C :

Une alliance de tribus germaniques prit en embuscade et détruisit de manière décisive une force composée de trois légions romaines et de leurs auxiliaires, menée par le légat d'Auguste propréteur de Germanie, Publius Quinctilius Varus. L'alliance anti-romaine à laquelle Varus fait face au cours de la bataille est dirigée par Arminius, un officier germanique issu des auxiliaires de Varus. Arminius avait acquis la citoyenneté romaine et reçu une formation militaire romaine lui permettant de tromper méthodiquement le commandant romain et d'anticiper les réponses tactiques de l'armée romaine.

Sur l’image de la couverture, le dessinateur Thierry Demarez a réalisé un dessin séduisant, que l’on pourrait qualifier d’arrêt sur image. Comme Jaques Martin en 1950, il représente Alix saisi en pleine phase d’arrêt brusque de la course  e son cheval en tirant fermement sur les rênes et en les ramenant vers lui. Dans les deux images, le cheval ouvre grand sa bouche suite à la forte traction exercée sur le mors.

Plusieurs informations sont accessibles pour les lecteurs observateurs, en pleine phase d’attaque des barbares. Manifestement, Alix et le compagnon situé juste à côté, probablement le petit Arminius, n’ont pas vu venir le danger et se sont fait surprendre en plein sous- bois.  On comprend dans leur regards qu’ils sont cernés de toutes parts par les barbares venus nombreux, alors qu’Alix et son compagnon eux-mêmes sont seuls isolés et en position de faiblesse, le combat s’avère impossible à envisager vu le nombre, d’autant plus que les barbares sont bien armés et protégés par de grands boucliers.On distingue sur le devant de la selle du cheval d’AIix un sac intriguant, que contient-il donc, cela donne envie de plonger dans l’album…La disposition des cavaliers et des chevaux est identique à celle déployée par Jacques Martin il y a septante ans pour l’épisode du Sphinx d’or, une mise en scène volontairement destinée à donner une impression de dynamique dans la progression et favorable pour représenter le héros principal en plein centre du dessin, en position légèrement de profil agréable à regarder.Il est aussi frappant de constater qu’entre les deux couvertures, Alix porte la même toge de couleur rouge.

Cet album se révèle prometteur de par son scénario inédit et son dessin réaliste très détaillé et bien réussi, attendons donc avec patience le mois d’octobre, qui s’annonce riche en publications intéressantes: le nouvel Alix de Jailloux et Seiter qui sortira le même jour et celle d’un autre (plus petit) gaulois dynamique actif à l’époque de romaine, dont le nom commence aussi par un A!