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Alix Mag', actualité sur l'oeuvre de l'univers créé par Jacques Martin, le père d' Alix, Lefranc, Jhen, Orion et Loïs.
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Alix Mag', actualité sur l'oeuvre de l'univers créé par Jacques Martin, le père d' Alix, Lefranc, Jhen, Orion et Loïs.
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25 mars 2010

Les rééditions d'Alix à l’étranger

C’est ce mois-ci que sort conjointement deux nouvelles rééditions des albums d'Alix. Une au Portugal avec l'association de l'éditeur "Ediçoes ASA" & du journal "Publico" et une en Espagne par la toute nouvelle maison d'Edition "NetCom2 Editorial". ASA, représentée par Maria José Pereira, et Publico, représenté par Carlos Pessoa, vont éditer à partir du 17 mars 16 albums d’Alix qui ne sont pas encore repris dans le catalogue d'ASA avec une toute nouvelle maquette de couverture et en format souple. Ils seront disponibles via les kiosques à journaux ou directement via le journal. Dans chacun des journaux on y trouvera un article sur l'album de la semaine et ils sortiront au rythme d'un par semaine. Pour NetCom2 Editorial, représenté par notre ami César Espona du site Alixintrepido.es, ce sera deux albums cartonnés une fois tous les deux mois à partir du 3 mars via internet ou via quelques points de vente locaux choisis. Les couvertures resteront inchangées sauf le logo de l'éditeur qui sera différent. Chaque envoi de deux albums sera accompagné d’un magnet représentant un des personnages de l'univers d'Alix (environ une bonne dizaine au total).  Après les récentes rééditions de cette dernière décennie, une première fois au Portugal (Ediçoes ASA avec 5 titres), en Italie (Alessandro Editore avec 3 titres), en Allemagne (Kult Editionen avec +/- 10 titres), au Danemark (Arboris avec 4 titres) et en Finlande (Appollo avec 2 titres) c'est au tour de l’Espagne et à nouveau du Portugal de ressortir des albums. Cela nous a intrigués et nous avons voulu savoir pourquoi cet engouement dans cette partie de l'Europe dont la part de marché pour les BD Franco/belge est faible. Nous avons donc demandé aux responsables de ces éditions de nous en dire un peu plus. Interview réalisée par Bernard Van Hauwaert.

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Alix en Espagnol

Maria Jose, Carlos, César, tout d'abord un grand merci à vous trois d'avoir bien voulu prendre une peu de votre temps pour nous répondre.

Enfants d'Alix : Qu'est-ce qui vous a poussé à éditer ces albums ?

Maria Jose Pereira : Il y a beaucoup de raisons que m’ont amené à proposer l’édition de cette collection à PUBLICO. D’abord, il me semble nécessaire de préciser à vos lecteurs que PUBLICO est un journal portugais avec lequel, depuis 5 ans, ASA a établi un « partenariat » en vue de publier des collections de BD francophone (la majorité du catalogue BD d’ASA).

Alix est sans doute une des séries « incontournables » de la BD francophone, qui faisait déjà partie, comme vous le dites, de notre catalogue. De part leur qualité, il y a des livres qui sont intégrés au PLN (Plan National de Lecture) au Portugal mais quand est arrivé le moment de proposer une nouvelle collection au Journal, Alix nous est venu tout naturellement.

Carlos Pessoa : C’est un processus qui a déjà quelques années chez nous, Público. On a développé une culture (d’ailleurs très réussie!) d’offre/vente de produits culturels aux lecteurs du journal, y compris la BD. On a édité toujours avec grand succès Tintin, Corto Maltese, Spirou, Lucky Luke, Blueberry, Blake et Mortimer, Les Passagers du Vent et aussi deux collections anthologiques « Grand Auteurs de la BD et Classiques du Journal Tintin ». Alix est un des classiques de la BD européene et de plus une série absente du marché depuis plus de 20 ans.

César Espona : Dans mon cas, en plus d'être éditeur, je suis avant tout un grand passionné des aventures d'Alix. Il y a beaucoup de motivation personnelle dans cette édition. Je sais qu'en publiant Alix en Espagnol nous accomplirons le rêve de beaucoup de nostalgiques qui ont une grande affection pour le jeune héros gaulois blond et a son ami égyptien.

EDA : Y a-t-il une véritable demande pour lire ou relire ce Héros de papier qu'est Alix ?

MJP : Avant au Portugal, Alix avait été publié par le journal TINTIN portugais et plus tard en album par Edições 70. Ces livres sont depuis très longtemps épuisés sur le marché, de plus il s’agit de «vieux » livres, dont la qualité du papier, l’impression, le façonnage, etc, les rend pratiquement impossible a ouvrir sans les endommager. Je pense que l’éditeur (tel que l’auteur) ne connais jamais tout son public mais c’est vrai que je recevais beaucoup de messages de lecteurs portugais que me demandaient la publication (par ordre chronologique !) des titres d’Alix. Les albums les plus demandés sont ceux dont les titres ont été dessinés seulement par Jacques Martin.

CP : Nous y croyons et c’est là une bonne raison pour avoir choisi ce grand classique. Le fait qu’on ne retrouve plus dans les rayons les albums de l’édition précédente (Edições 70, dans les années 1980-1990) nous a encouragé dans cette direction.

CE : Cela fait plus de 30 ans que l’Espagne n’a plus édité un album de cette collection et beaucoup de passionné, silencieusement, espérait qu’elle revienne un jour. Il va de soi que l’on sera loin des tirages francophones mais le but est principale et de faire revivre les héros de Jacques Martin pour combler le vide des passionnés mais aussi faire découvrir aux plus jeunes cette œuvre.   

Alix_Portugal_mars_2010

Alix en Portugais

EDA : Les lecteurs Portugais et Espagnol/Catalan sont, depuis longtemps, plus attirés par les Comics Américains et les mangas . Pourquoi avoir pris le risque d'éditer des albums de l'école franco/belge ?

MJP : Je travaille au Portugal sur l’édition de BD depuis plus de 20 ans, et je ne suis pas tout à fait d’accord avec vous… ! Je pense que les marchés d’Espagne et du Portugal ont quand même quelques différences et que la publication de BD franco/belge au Portugal reste encore à nous jours plus important que toutes les autres BD confondues.

CP : Non, je ne crois pas que ce soit juste comme ça, du moins en ce qui concerne le Portugal. Les héros et les auteurs franco-belges sont assez répandus chez nous depuis plusieurs d’années, à titre d’exemple, le Portugal a été le premier pays du monde, sans y compter la Belgique, où Tintin a été publié pourr la première fois. C’est fort probable que ce soit une popularité générationnelle, mais nous nous tenons à faire connaître aux jeunes des créations vraiment magnifiques, comme c’est maintenant le cas d’Alix.

CE : Lors des trois dernières années en Espagne, on a vu ressurgir des albums de la ligne claire et quelques classiques espagnols/européens ont été réédité. Casterman a d’ailleurs publié la collection Tintin en petit format avec assez de succès. Il existe une petite légion d'amateurs qui ne s'est pas résigné et qui a suivi les aventures d’Alix en français.

Grâce à internet et à des initiatives comme le site des Enfants d’Alix ainsi que d’autres blogs, nous avons pu être plus près de cette collection. Cela nous a permit d’avoir des contacts avec des amateurs de notre pays. Après la lecture de leur mail, nous sommes arrivés à la conclusion qu'une nouvelle édition en Espagnol était en effet tout à fait réalisable. En même temps, cela me fait énormément plaisir que «Ediçoes ASA/Publico »  ont aussi parié sur une édition portugaise de la collection Alix et plus encore car elle coïncide avec la sortie de l'édition espagnole. C’est pour nous une grande motivation.   

EDA : Vous attendiez-vous à avoir des demandes de Français et de Belge, à l'annonce de ces sorties, pour se les procurer ?

MJP : Je pense qu’il pourra y avoir de l’intérêt de la part des collectionneurs. Ils pourront se les procurer via des amis au Portugal mais je pense aussi qu’à travers le site de PUBLICO (www.publico.pt) cela sera possible.

CP : Il y a eu dans le passe des demandes isolées de titres des autres colections. Notre but c’est le marché portugais, bien sûr, mais c’est toujours très encourageant de voir des lecteurs de BD d’autres pays et d’autres langues s’intérésser à ce qu’on edite chez nous.

CE : Bien sûr et nous avons pu observer que les amateurs français et belges accueillent ces sorties avec un grand enthousiasme. Quelques amis Belge et Français ont d’ailleurs déjà réservé leurs exemplaires. Parmi eux certains des plus importants collectionneurs de l'œuvre de Jacques Martin ;-) A notre grande surprise également, venant en dehors de l’Europe, nous avons reçu plusieurs commandes d'Argentine, du Mexique, du Chili et de l'Uruguay, c’est incroyable mais nous en sommes très heureux. 

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EDA : Quel en sera le tirage par album ?

MJP : Le tirage va varier en fonction du titre. Comme pour chaque édition avec un journal, les tirages auront une tendance à la baisse et seront ajustés en fonction des prospections de ventes que seront réalisés après le placement des livres.

CP : Je ne sais pas vous répondre concretement. Je suppose qu’on commencera avec environ 12 mille exemplaires pour les premiers albums. Pour les suivants il faudra voir quelle est l’adhésion des lecteurs.

CE : Le tirage sera de 1000 exemplaires numérotés et cartonnés.

EDA : Compter vous faire la même chose avec les autres Héros de Jacques Martin ?

MJP : Pour moi, il s’agit d’abord de terminer une collection avant de commencer à publier une autre. Mais bien sur que nous avons aussi une politique d’auteur, Cela nous amène toujours à envisager l’ensemble de son ouvrage. Pour l’heure il est encore trop tôt pour y répondre.

CP : Pour le moment rien n’est prévu dans cette direction.

CE : Notre premier objectif est de redonné confiance aux lecteurs. Nous voulons qu’ils aient à nouveau foi dans un éditeur. Cela leur permettrait enfin de redécouvrir le personnage d'Alix. Beaucoup d’Espagnol ne savent même pas que la collection continue chaque année. Il va de soi que si la collection Alix a du succès, nous n’hésiterons pas à publier d'autres héros de Jacques Martin comme Lefranc par exemple. Nous aimerions aussi faire connaître les autres personnages qui n'ont été jamais publié en Espagne comme Orion (personnellement, un de mes favoris), Loïs, Jhen et Kéos. Quand à Arno, il est sorti des les années 90 sous la forme d’un intégral par Glénat reprenant les 3 premiers volumes de la série, ceux dessiner par André Juillard.

EDA : Chacun personnellement, Alix a-t-il joué un rôle dans votre vie ?

MJP : Je considère avoir eu deux moments de lectures différentes. Tout d’abord quand j’étais  au lycée, j’adorais l’histoire, j’étais lectrice du TINTIN portugais et je lisais la plupart des albums d’Edições 70, c’était pour moi l’époque de la découverte d’Alix. Après le « hasard » a fait son chemin et je suis tombé dans la profession. Je vous avoue que nous avons maintenant un autre regard vis-à-vis des ouvrages, que c’est une mélange entre notre avis et l’avis que nos lecteurs. …Mais Alix a joué un rôle, quand grâce à ce personnage j’ai pu retrouver Jacques Martin et son éditeur, au Portugal. Un GRAND Monsieur, un GRAND Homme.

CP : Dans mon enfance, pas grande chose, je dois vous avouer.... Les références étaient sûrtout américaines (Flash Gordon, Mandrake, The Phantom, Prince Valiant) et dans ma jeunesse des héros comme Astérix, Tintin et d’autres de l’univers des journaux Tintin et Spirou. J’ai lu Alix d’une façon adulte que... dans l’âge adulte. Et là ce fût le coup de foudre! Un grand classique, pas de doute...

CE : Je connais Alix depuis que j’ai dix ans et Il est mon personnage favori. Grâce à Alix j'ai voyagé dans l’antiquité. Toutes ces scènes dessinées par Jacques Martin m’ont fait aimé l’histoire de l’antiquité. 

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EDA : Si vous deviez choisir 1 album d'album d'Alix quel serait pour vous le meilleur ?

MJP : Question difficile, au lieu de choisir un titre je préfère vous dire qu’en tant que lectrice j’aime surtout les livres à partir du tome 4, La Tiare d’Oribal.

CP : Impossible! Mais si je devais le faire quand même, le choix serait toujours parmi les 19 histoires écrites et déssinées par Jacques Martin.

CE : De Jacques Martin sans hésité « Le Tombeau Etrusque ». D’autres dessinateurs, « Le Démon du Pharos » de Christophe Simon.

EDA : Un collectionneur qui souhaite retrouver les premières éditions sorties dans vos pays respectifs (Oiki Tau, Ediçoes 70) se voit confronter au prix exorbitant demander sur des sites de vente, qu'en pensez-vous ?

MJP : Quand nous voulons faire une collection de « raretés » je trouve que nous sommes disposés à payer sa valeur de marché, selon la loi de la demande et de l’offre. Je pense donc qu’il est normal que les premières éditions puissent avoir des prix plus élevés. Pour les gens qui aiment lire une très bonne histoire, qui n’ont pas envie ou même pas les moyens d’acheter un livre cher et aussi pour les nouveaux lecteurs d’Alix,  je suis très contente de savoir que cette édition ASA/PUBLICO est désormais disponible.

CP : C’est la preuve que le marché fonctionne ! Des produits qui se font rares ont tendance à voir leurs prix monter. Si on voit ça pour le pétrole, pourquoi pas pour la BD ?... Et encore avec l’avantage que la BD n’a pas d’influence sur l’effet de serre...

CE : C’est tout à fait vrai qu'actuellement un exemplaire de La Griffe Noire ou des Légions Perdues est impossible à obtenir en Espagne pour moins de 250€. C'est une folie et nous espérons bien, avec nos albums, que le marché sera désormais régularisé. Ceci nous donne aussi une notion de la fidélité et de la considération que portent les amateurs à notre héros.

EDA : Une dernière question pour Maria Jose et Carlos. L'album de Luis Diferr "Les voyages de Loïs - Le Portugal" (NDLR : Superbe album pour ce que nous en avons déjà vu et qui a demandé pas moins de deux à trois ans de travail à Luis de plus il a tout fait seul) sortira très prochainement chez nous mais aussi chez vous, pensez-vous qu'il permettra de mieux découvrir ou redécouvrir votre beau pays ?

MJP : L’album de Lois « Le Portugal » n’est pas une édition conjointe ASA/PUBLICO, mais un livre que sort seulement sous le label ASA. Ça veut dire que la diffusion de ce titre ne se fera que sur les librairies (seulement les livres édités avec Publico son diffusés aux kiosques et aux librairies). Je pense qu’il y a beaucoup d’information que la plupart d’entre nous ne connaissent pas et qu’il s’agit d’un livre très utile pour les Portugais qui veulent agrandir leur « savoir » au sujet de leur pays. De plus, je pense qu’il s’agit d’un livre « historique » dans son double sens. Il s’agit d’un livre au sujet du Portugal et d’un auteur portugais qu’a eu le privilège de travailler avec Jacques Martin.

CP : Je l’espère bien. Luis Diferr est un bon professionnel et on peut s’attendre à un bel album avec plein d’informations. Mais je ne pourrai me prononcer en detail qu’après sa parution.

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EDA : Et bien sûr une dernière pour César. Comment s'est passé ta collaboration avec Casterman, comment tu as fais pour les convaincre de te suivre dans cette aventure ?

CE : La collaboration avec Casterman a été très cordiale dès le premier jour. Ils m'ont offert a tout moment toutes les facilités pour mener à bien mon projet. Après avoir eu contact avec le responsable de Casterman ainsi qu’avec Frédérique Martin (La fille de Jacques Martin), nous avons élaboré un projet que Casterman a approuvé très rapidement. Ce fut une très grande satisfaction pour nous que de voir notre projet aboutir.

Encore merci à vous trois, d'ores et déjà nous vous souhaitons pleins de succès pour la suite.

Tous mes remerciements à Luis Diferr et Vincent Yann pour l'aide apportée dans les contacts avec le Portugal.

Très amicalement EDA/BVH - Mars 2010

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Commentaires
B
Méa culpa, méa maxi culpa....<br /> J'ai omis dans mon texte de préciser que j'ai été aider pour les contacts Portugais par Luis Diferr et Vincent Yann, qu'ils en soient ici remercier de tout coeur.
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